Pauline Mazenod RidouCondoléance
Ma chère Bernadette,
Merci d'avoir toujours été si aimante et d'avoir toujours cru en moi et en mes capacités, beaucoup plus que moi-même. C'était une telle chance d'être complimentée et admirée pour toute chose. C'est tellement rare dans la vie ! C'est toi qui m'as emmenée pour la première fois au cinéma. Cette expérience a fait chavirer ma vie à tout jamais. Pas étonnant que je travaille aujourd'hui dans l'industrie du film! En tout cas, quand j'étais enfant, j'ai beaucoup aimé nos échappées au cinéma ou quand tu nous gardais chez nous ou chez toi avec la piscine et les longues parties de Scrabble. Aucun adulte n'avait autant de patience que toi avec nous ! Je me souviendrai aussi toujours des cours de pâtisserie dans ta cuisine (l’île flottante, le flan, le fameux roulé…). Quand j'étais étudiante, nos rencontres se sont transformées en des rendez-vous au restaurant. Tu allais aussi mettre des cierges pour moi quand j'avais des examens. Tu ne m'as appris que récemment que c'était en fait notre grand-mère qui te missionnait. Quelle rigolade pour une mécréante comme moi ! En tout cas, cela a été efficace ! A cette époque, ont commencé les grandes discussions politiques qui soulignaient de manière frontale nos dissensions, mais cela n'a jamais entaché notre bonne entente ! Tu grondais face à nos désaccords, mais j'ai toujours réussi à chasser les nuages et à faire émaner ce rire dans les hauteurs qui t'était propre. Adulte, quand je suis partie vivre à l'étranger, nous avons toujours gardé le contact par téléphone ou de visu. Tu es même venue me rendre visite à Vienne en Autriche, car les voyages étaient aussi une de tes grandes passions. Nous partagions aussi la même admiration pour certains profs d'Histoire que nous avions eus toutes les deux, toi à l’Université Tous Âges et moi pendant mes études supérieures. L'été, j'allais souvent vous faire un petit coucou à Vallaurie, sinon vous veniez nous rendre visite chez mes parents à Saint Paulet de Caisson ou à Tassin la demi-lune. Tu as aussi dévolu ton affection enveloppante de manière indifférenciée sur Frédéric, mon mari puis sur mes deux filles, Solveig et Gretel pour lesquels tu avais toujours une exclamation admirative. Tu me donnais à chaque fois des nouvelles de tous les membres de la famille car tu t’intéressais à chacun d’entre nous ! Enfin, à l'EHPAD, nous avons encore réussi à nous voir plusieurs fois, bien que je vive en Bavière, à rigoler et à parler d’Histoire. Je t'avais même offert des tenues la dernière fois qui t'allaient pile poil. Comme quoi malgré la distance, je t'avais bien dans l'œil ! Aujourd'hui, tu es partie pour un voyage plus long que les autres. Mais tes éclats de voix et ton rire sont encore bruyants dans mes oreilles. Merci de ta bienveillance et de ton amour inconditionnel !
Ta Pauline
Mazenod Ridou